19 February 2025

Édité par notre Bénévole Lhoucine BENLAIL Directeur Officiel Diplomaticnews.net

Les déclarations récentes du politologue Bart Maddens, publiées le vendredi 10 janvier dans la rubrique “Brussel kiest” de BRUZZ sous le titre “Le gouvernement fédéral peut co-diriger Bruxelles”, ont suscité de vives réactions. L’article portait sur la dépendance de Bruxelles à l’égard des aides fédérales et sur le rôle de la Région bruxelloise dans la structure de l’État belge. Maddens, connu pour son affinité avec les idées de la N-VA, semble vouloir réduire Bruxelles à une région qui perd son autonomie et se soumet aux caprices du gouvernement fédéral. Mais est-ce réellement dans l’intérêt des Bruxellois ?La Région bruxelloise n’est pas un phénomène périphérique en Belgique ; elle est la plateforme économique du pays et le cœur battant de l’Union européenne. Elle mérite un gouvernement qui comprend et défend le caractère unique et les défis de Bruxelles, tant sur le plan social que politique et économique. Malheureusement, nous assistons aujourd’hui à un jeu politique dans lequel le MR francophone cherche à tout prix à intégrer la N-VA à la table des négociations flamandes, malgré le fait que ce parti ait subi des défaites électorales successives, y compris lors des dernières élections communales. De plus, il n’y a certes aucune majorité francophone présente à Bruxelles pour soutenir une telle configuration. Le contraste est frappant : face au vainqueur flamand des élections, Team Fouad Ahidar (TFA), le veto des libéraux francophones reste en vigueur. Une large plateforme citoyenne qui incarne la diversité et l’inclusion ne serait-elle pas “suffisamment belge” ou “suffisamment laïque” pour cette élite politique ?L’exode des BruxelloisEn plus de ces défis institutionnels, Bruxelles fait face à un autre problème directement lié à des choix politiques : l’exode des jeunes Bruxellois. Les faibles droits d’enregistrement en Flandre et désormais aussi en Wallonie rendent l’achat d’un premier logement plus attractif en dehors de la capitale. En conséquence, de nombreux jeunes ménages quittent la ville, emportant avec eux leurs revenus imposables vers la périphérie flamande, souvent pour toute leur carrière. Cette fuite fiscale a des conséquences graves.D’abord, un appauvrissement démographique. Les jeunes et les familles avec un potentiel de croissance économique quittent la capitale, réduisant ainsi la base fiscale. Cela entraîne une contribution fiscale déséquilibrée. Bien que ces ménages continuent souvent de travailler à Bruxelles et d’utiliser ses infrastructures, leurs impôts sur le revenu profitent à la Flandre. Enfin, cela exacerbe la ségrégation sociale. Les écarts entre Bruxelles et ses communes périphériques deviennent de plus en plus marqués, alimentant une polarisation accrue.Défendre les intérêts bruxelloisIl est essentiel que le prochain gouvernement bruxellois travaille non seulement à améliorer la position de Bruxelles dans la structure étatique belge, mais aussi à mettre en œuvre des mesures pour retenir les jeunes Bruxellois dans la ville. Par exemple, une réforme des droits d’enregistrement déposée par Fouad Ahidar sera bientôt en discussion au Parlement bruxellois. Il s’agit de créer un système compétitif et socialement inclusif qui encourage les jeunes ménages à rester à Bruxelles.De plus, la capitale a besoin d’investissements pour améliorer la qualité de vie. Il faut développer des écoles de qualité, des quartiers sûrs et des logements abordables et attractifs pour les jeunes familles.Enfin, Bruxelles doit viser une autonomie financière et fiscale accrue : « Il est crucial de mobiliser les ressources bruxelloises pour les réinvestir à Bruxelles », souligne un collaborateur de Ahidar.ConclusionL’avenir de Bruxelles ne peut pas être construit sur les principes de ceux qui veulent réduire la ville à une dépendance financière. Il faut un gouvernement qui place les Bruxellois au premier plan, avec des politiques qui les incitent à rester, à investir et à s’épanouir dans leur propre ville. La question demeure : les partis politiques traditionnels oseront-ils relever ce défi ? Ou continueront-ils à s’accrocher à un statu quo qui appauvrit et divise Bruxelles ? Les Bruxellois méritent mieux.

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