25 April 2025

Édité par notre Bénévole Lhoucine BENLAIL Directeur Officiel Diplomaticnews.net et le chef de la rédaction ALY BAKKALI


1. Contexte des relations Maroc-Israël et implications militaires

Depuis la normalisation des relations diplomatiques via les accords d’Abraham (2020), le Maroc a renforcé sa coopération avec Israël, incluant des accords d’armement et des échanges sécuritaires. Cette collaboration s’est concrétisée par :

  • L’accueil de navires israéliens dans les ports marocains, comme le Nexoe Maersk, suspecté de transporter des pièces pour avions de combat F-35 utilisés à Gaza.
  • Des livraisons d’équipements militaires documentées par le mouvement BDS Maroc, qui a identifié six navires Maersk transitant par Tanger Med entre novembre et décembre 2024.

Le gouvernement marocain, tout en maintenant un silence officiel sur ces allégations, n’a pas démenti ces activités, malgré les protestations syndicales (comme le boycott des dockers de Casablanca).


2. Critiques de la société civile et position internationale

  • Mobilisation populaire : Des manifestations massives ont eu lieu à Casablanca, Rabat et Tanger, exigeant la rupture des liens avec Israël et dénonçant une complicité indirecte dans les frappes sur Gaza.
  • Condamnations syndicales et religieuses : L’Union des travailleurs portuaires (UMT) et des oulémas ont émis des fatwas qualifiant ces collaborations de « trahison ».
  • Position de l’ONU : Bien qu’aucun document onusien ne cite explicitement le Maroc, des résolutions et rapports (comme ceux de la Troisième Commission) condamnent les États facilitant les transferts d’armes vers Israël, les qualifiant de complices potentiels de crimes internationaux.

3. Implications juridiques et morales

Selon le droit international, la complicité de génocide peut inclure :

  • Fourniture de moyens matériels (armes, logistique) permettant des crimes de guerre.
  • Silence politique face à des violations flagrantes, comme le blocus humanitaire à Gaza.

Or, le Maroc, en tant que signataire de la Convention sur le génocide, a l’obligation de prévenir ces crimes. Son inaction face aux transit de matériel militaire contraste avec son rôle historique de défenseur de la cause palestinienne, notamment via la présidence du Comité Al-Quds par Mohammed VI.


4. Réactions gouvernementales et contradictions

  • Le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a évité de commenter les allégations de transferts militaires, se contentant de dire que « la décision appartient aux Palestiniens ».
  • Répressions locales : Des militants pro-palestiniens ont été arrêtés, malgré la tolérance relative envers les manifestations.

Ces contradictions reflètent un équilibre fragile entre :

  • Les intérêts stratégiques (soutien américain, reconnaissance de la souveraineté sur le Sahara Occidental).
  • La pression populaire majoritairement hostile à Israël.

5. Comparaisons internationales et responsabilités

Comme d’autres pays (États-Unis, France, Allemagne), le Maroc est critiqué pour sa participation à une chaîne de complicité via :

  • Les accords de sécurité avec “Israël”, similaires à ceux conclus par des puissances occidentales.
  • L’utilisation de ports stratégiques (Tanger Med) pour le transit de cargaisons militaires, un schéma également observé en Espagne ou en Italie.

Conclusion

Si l’ONU n’a pas explicitement désigné le Maroc comme complice, les preuves de transit de matériel militaire via ses ports, combinées à l’absence de condamnation officielle des actions israéliennes, alimentent les accusations de complicité morale et matérielle. Cette position place Rabat en contradiction avec ses engagements historiques et les attentes d’une large partie de sa population, tout en illustrant les dilemmes des États arabes normalisateurs face à la crise gazouie.

Pour aller plus loin :

  • Le rapport d’Amnesty International sur le génocide à Gaza.
  • Les analyses de la campagne BDS Maroc sur les livraisons militaires.
  • Les débats à la Troisième Commission de l’ONU sur la responsabilité des États.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *