20 June 2025

Édité par notre Bénévole Lhoucine BENLAIL Directeur Officiel Diplomaticnews.net

Par Lhoucine BENLAIL – Diplomatic News

Il fut un temps où l’on répétait que nos ambassades et consulats étaient « la maison des Marocains à l’étranger », et que les ambassadeurs et consuls n’étaient que des serviteurs de Sa Majesté, chargés de protéger les intérêts de ses sujets où qu’ils se trouvent. Mais l’illusion n’a pas duré. La réalité a violemment brisé ce mirage : les Marocains du monde ne sont plus qu’un chiffre dans des rapports statistiques et une machine à devises pour le pays, tandis que ‘l’appareil diplomatique’ s’est transformé en un repaire de clientélisme, de favoritisme et de ‘BAK SAHBI’ (le fameux piston marocain), une fonction de prestige pour carriéristes, voire un terrain de règlements de comptes politiques. Et dans cette triste comédie, l’ambassadeur du Maroc en Belgique, Mohamad Amer, dit « le Doyen », est devenu malgré lui le symbole de l’échec diplomatique – voire de la déconnexion totale entre l’État et ses citoyens expatriés.

Une longévité suspecte

La question que les responsables refusent de poser : pourquoi ne pas révoquer ou remplacer un ambassadeur qui a dépassé l’âge légal de 65 ans, cumule près d’une décennie à ce poste sans aucun résultat tangible, et cristallise les plaintes des Marocains de Belgique comme des autorités locales ? Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 9 ans et 7 mois passés à occuper ce siège, comme si le Maroc – pays de 40 millions d’habitants – souffrait d’une pénurie de compétences ! Mais derrière cette longévité insolente se cachent d’autres interrogations : Qui le protège ainsi ? Est-ce son allégeance aveugle à certains cercles ? Ou n’est-il qu’un gardien silencieux, maintenu en place pour préserver des intérêts opaques plutôt que pour servir sa communauté ?

Un diplomate… ou un agitateur politique ?

Pire encore, les autorités belges ne cachent plus leur agacement face à ses ingérences flagrantes, notamment lorsqu’il a transformé l’ambassade en quartier général de campagnes électorales, appelant les Marocains de Belgique – qu’il est censé représenter, non manipuler – à voter pour certains partis. La presse locale s’est d’ailleurs interrogée : travaille-t-il pour le Maroc, ou comme relais politique d’intérêts belges ? **Une communauté abandonnée** Le paradoxe le plus cruel ? Ce sont les Marocains de Belgique – ceux que l’ambassade devrait servir – qui paient le prix de cette gabegie. Au lieu d’être protégés contre les discriminations ou aidés dans leurs démarches administratives, ils se heurtent à un mur d’indifférence. Certains ont même opté pour la nationalité belge comme « échappatoire » à la négligence de leurs propres représentants. Pourtant, quand ils osent protester, on leur ferme la porte au nez, réduisant leurs doléances à de simples « caprices ». Et l’ironie ultime ? Ils n’ont aucun mot à dire sur le choix de leur ambassadeur, alors qu’ils en subissent directement les conséquences.

La diplomatie marocaine : un système à bout de souffle

Au-delà du cas Aamir, c’est tout un système archaïque qui doit être questionné. Une diplomatie qui considère encore les postes à l’étranger comme des « récompenses » pour les proches du pouvoir ou des « exils dorés » pour les cadres disgraciés. Un système qui refuse de voir que les Marocains du monde ne sont plus ce « troupeau lointain » mobilisable à volonté puis oublié. Aujourd’hui, les Marocains de Belgique – comme toutes les diasporas – exigent des représentants à leur écoute, des consuls qui comprennent que le service public n’est pas une faveur, mais un droit. Leur imposer un homme qu’ils ne veulent plus, usé par l’âge et les échecs, n’est qu’une insulte de plus à leur encontre. Car Amer ne sert pas la communauté par altruisme : il perçoit un salaire conséquent, des primes, des avantages… et toute une liste de privilèges indus.

Le message est clair

Assez de monopole des postes. Assez de mépris pour les cris des Marocains de l’étranger. Soit la diplomatie se met au service du peuple, soit qu’on admette une fois pour toutes qu’elle n’est qu’un décorum du pouvoir – une machine à placer des fidèles, choisis pour eux, jamais pour nous.

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