
Édité par notre Bénévole Lhoucine BENLAIL Directeur Officiel Diplomaticnews.net
Par Benlail Lhoucine – Analyste politique spécialiste en sécurité et migration
Depuis les attentats tragiques de Bruxelles en mars 2016, la Belgique fait face à une prise de conscience importante quant à la nécessité de mieux contrôler les lieux de culte susceptibles de diffuser des idéologies extrémistes. La Grande Mosquée de Bruxelles, gérée pendant longtemps sous l’influence saoudienne, est devenu un point central des enquêtes parlementaires et sécuritaires.Les rapports issus de la commission d’enquête ont souligné que certains enseignements et pratiques au sein de ce lieu de culte ont pu favoriser l’émergence d’un discours religieux rigoriste, proche de l’idéologie wahhabite. Cette orientation a contribué à la radicalisation de plusieurs jeunes, impliqués ensuite dans des actes terroristes.
Face à ces constats, la Belgique a décidé en 2018 de reprendre la gestion de la Grande Mosquée, mettant fin à la supervision exclusive par l’Arabie Saoudite, afin de garantir une meilleure transparence et un contrôle accru. Cette décision vise à promouvoir un islam modéré, compatible avec les valeurs démocratiques et laïcité belge.Par ailleurs, la commission d’enquête recommande vivement la mise en place d’une gouvernance pluraliste regroupant diverses composantes de la communauté musulmane belge, afin d’éviter la mainmise idéologique d’un seul courant religieux.Il est aussi important de noter que la Belgique, en raison de sa position géographique au cœur de l’Europe, est confrontée à une infiltration préoccupante de groupes extrémistes dans des secteurs sensibles, notamment certains partis politiques et infrastructures clés. Le député fédéral Denis Ducarme a récemment alerté sur la présence de membres liés aux Frères musulmans dans le paysage politique belge, soulignant le risque que cela fait peser sur la cohésion sociale.
De plus, des enquêtes font état d’une infiltration similaire dans des lieux stratégiques tels que l’aéroport de Bruxelles et d’autres infrastructures sécuritaires, où des individus liés à des idéologies radicales seraient employés, notamment dans des zones proches des avions et des bagages.La Belgique fait également face à un défi majeur avec le retour de courants salafistes et wahhabites, souvent financés par des sources extérieures, ce qui complique la surveillance et la prévention du terrorisme. Toutefois, il convient de ne pas généraliser : seuls certains lieux et acteurs sont concernés, ce qui souligne l’importance d’une approche nuancée et rigoureuse.Enfin, la Belgique doit conjuguer vigilance et respect des droits, afin de protéger ses citoyens tout en garantissant le vivre-ensemble et la liberté religieuse.
En conclusion, la gestion des lieux de culte, la lutte contre les idéologies extrémistes et la protection des institutions démocratiques restent des priorités absolues. Les récentes mesures prises, ainsi que les enquêtes en cours, montrent une volonté politique forte d’endiguer la radicalisation et d’assurer la sécurité de tous