20 June 2025

Sources :Belga, RTBF

Édité par notre Bénévole Lhoucine BENLAIL Directeur Officiel Diplomaticnews.net

Bruxelles, 31 mai 2025 – Une réforme fiscale discrète mais lourde de conséquences pour les demandeurs d’emploi a été dévoilée dans des circonstances controversées. Dès 2026, le gouvernement fédéral belge supprimera la réduction d’impôt dont bénéficient actuellement les allocations de chômage, entraînant une perte nette d’environ 200 euros par mois pour les personnes concernées.

Cette révélation n’est pas venue par la voie parlementaire traditionnelle, mais lors d’une conférence payante organisée lundi dernier sur le campus de l’école privée SBM à Bruges. Wesley De Visscher, chef de cabinet du ministre des Finances Jan Jambon (N-VA), y a détaillé des aspects de la loi-programme du gouvernement traduisant le budget 2025.

“Rien n’est encore apparu [officiellement] sur le sujet… A partir de l’année prochaine, cela sera complètement supprimé et l’allocation sera soudainement réduite de 200 euros par mois. […] Ce n’est pas rien, je ne pense pas que les gens comprennent ce qui est sur le point de se produire”, a déclaré M. De Visscher dans des enregistrements audio publiés mardi soir par le cabinet Jambon suite aux critiques.

Une communication qui suscite la polémique

Cette divulgation précoce dans un cadre payant et non-parlementaire a immédiatement suscité l’ire de l’opposition :

  • Manque d’accès parlementaire : Les députés n’avaient pas encore accès aux textes législatifs détaillés lorsque ces informations étaient partagées avec des participants payants.
  • Informations exclusives : Les partis d’opposition Open VLD et Groen estiment que M. De Visscher a révélé des détails (y compris sur d’autres réformes comme la DBI et le “carried interest”) que le ministre n’avait pas encore communiqués au Parlement.
  • Transparence en question : Vincent Van Quickenborne (Open VLD) avait déjà interrogé le ministre Jambon le 25 février sur l’impact pour les chômeurs, sans obtenir de réponse à l’époque.

Selon le chef de cabinet, cette suppression de la réduction d’impôt rapportera 370 millions d’euros à l’État, une grande partie étant destinée aux entités fédérées. Bien que cette mesure s’inscrive dans l’accord de coalition sous l’étiquette “récompenser le travail”, ses modalités précises et son impact détaillé restaient jusqu’ici non divulgués publiquement.

Contexte politique tendu

La révélation de cette réforme intervient dans un climat politique particulièrement tendu. L’auteur du texte initial associe cette mesure à un contexte plus large :

  • Méthode gouvernementale critiquée : L’expression “jeter des lois à la pierre” reflète une critique de la rapidité et du manque de présentation détaillée au Parlement perçus dans la méthode gouvernementale.
  • Menace de mort et amalgames : L’évocation récente d’une menace de mort contre un membre du gouvernement, rapidement attribuée par le ministre David Ducarme (Les Engagés) aux “Frères musulmans”, est citée comme un élément inquiétant. L’auteur y voit un risque d’amalgame (“la majorité de chômeurs sont d’origine musulmane dans l’inconscient collectif”) et de stigmatisation, d’autant plus que le lien avec les Frères musulmans est présenté comme non étayé par des preuves factuelles, notamment au vu d’un récent rapport français sur le sujet jugé peu concluant.

En résumé : La suppression programmée de la réduction d’impôt sur les allocations de chômage représente un coup dur financier pour les demandeurs d’emploi belges dès 2026. Sa révélation dans un cadre non-parlementaire et payant, combinée à un climat politique marqué par des tensions sécuritaires et des craintes de stigmatisation, jette une lumière crue sur les tensions entourant cette réforme sociale majeure et les méthodes de communication du gouvernement. L’attention se tourne désormais vers le Parlement, qui devra examiner officiellement cette mesure dans un contexte déjà explosif.

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