20 June 2025

Édité par notre Bénévole le chef de la rédaction ALY BAKKALI

Alors que la Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d’arrêt historiques contre Benjamin Netanyahu et Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza , le Maroc, par ses actions et ses silences, se retrouve indirectement complice de la machine de guerre israélienne. Cette situation inédite place Rabat dans une contradiction juridique et morale sans précédent.

🔍 Les mandats d’arrêt de la CPI : un cadre juridique incontournable

Le 21 novembre 2024, la CPI a accusé Netanyahu et Gallant de :

  • Starvation comme méthode de guerre (privation délibérée de nourriture, eau et médicaments à Gaza)
  • Crimes contre l’humanité (meurtre, persécution et actes inhumains) .
    Les 124 pays signataires du Statut de Rome – dont la majorité des alliés européens d’Israël – sont désormais tenus d’arrêter les accusés s’ils pénètrent sur leur territoire . Le Maroc, bien que non signataire, facilite activement les opérations israéliennes malgré ces accusations.

⚖️ Les quatre piliers de la complicité marocaine

  1. Soutien logistique militaire :
  • Le port de Tanger sert de hub pour les livraisons d’armes à Israël. En décembre 2024, au moins 5 navires Maersk (dont le MAERSK CHICAGO et NYSTED MAERSK) ont accosté avec des “équipements militaires et matériaux dangereux” destinés à l’armée israélienne .
  • Un système organisé permet le transit de 2 110 cargaisons et 23 500 tonnes de marchandises entre septembre 2023 et 2024 via Tanger .
  1. Silence diplomatique complice :
  • Face aux projets américano-israéliens de déplacement forcé des Palestiniens – incluant potentiellement le Maroc comme terre d’accueil – Rabat se contente de répondre qu’il “ne commente pas les rumeurs de journaux” .
  • Le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita élude toute condamnation, déclarant hypocritement que “la décision appartient aux Palestiniens” .
  1. Collaboration sécuritaire active :
  • Des soldats israéliens soupçonnés de crimes de guerre à Gaza, dont Tomer Bar (commandant de la brigade “Kfir” responsable d’opérations meurtrières dans le nord de Gaza), ont été reçus pour des entraînements militaires communs .
  • Ces accords d’armement et exercices conjoints se poursuivent malgré les mandats d’arrêt de la CPI, faisant du Maroc une plateforme opérationnelle pour des criminels de guerre recherchés .
  1. Répression des dissidences pro-palestiniennes :
  • Des manifestants pacifiques (comme Taib Madmad et 12 autres militants) sont arrêtés et condamnés à des peines de prison avec sursis pour avoir organisé un sit-in devant un Carrefour accusé de soutenir la colonisation israélienne .
  • Ismail Lghazaoui, militant BDS, a écopé d’un an de prison ferme pour avoir appelé à “assiégér” le consulat américain .

Tableau récapitulatif des accusations de complicité contre le Maroc :

DomainePreuves/documentationSource
Transit militaire5 navires Maersk (déc. 2024) ; 23 500 tonnes de marchandises (2023-2024)
Répression politique13 militants condamnés ; 1 an de prison pour un militant BDS
Accueil de criminelsEntraînements communs avec Tomer Bar (brigade Kfir)
Silence diplomatiqueAucune condamnation des mandats CPI ou des projets de déplacement

🌍 Conséquences géopolitiques : isolement régional et menaces sécuritaires

  • Les Houthis au Yémen ont déclaré les navires marocains “cibles légitimes” en mer Rouge, qualifiant Rabat de “pays traître” .
  • La société marocaine se soulève : 48 villes ont vu des manifestations massives en 2024, tandis que 89% de la population exprime une hostilité envers Israël .
  • Des juristes marocains, comme Abdel Rahim El Jamai, appellent à une coordination internationale pour arrêter Netanyahu, dénonçant l’hypocrisie du gouvernement .

💥 Le paradoxe marocain : un État schizophrène

Le roi Mohammed VI, en tant que président du Comité Al-Quds, est théoriquement gardien de Jérusalem. Pourtant, sous son règne :

  • Le drapeau israélien flotte lors d’événements officiels ;
  • La normalisation (démarrée en 2020) s’approfondit malgré le génocide à Gaza ;
  • Des avocats et journalistes (comme Ali Anouzla) dénoncent une “trahison de l’identité arabe et musulmane” au profit d’intérêts expansionnistes au Sahara Occidental .

📌 Conclusion : la honte ou la rédemption

En hébergeant des criminels de guerre recherchés, en facilitant le transit d’armes et en réprimant sa propre société pro-palestinienne, le Maroc s’est placé du mauvais côté de l’histoire. Comme le résume le journaliste Ali Anouzla : “Honte au pouvoir marocain pour ses positions humiliantes envers son peuple et son histoire” . La balle est désormais dans le camp de Rabat : continuera-t-il à être un complice indirect du génocide, ou saisira-t-il l’opportunité de rompre avec Israël avant que son isolement ne deviennent irréversible ?

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