26 December 2025

Par notre rédacteur en chef ALY BAKKALI TAHIRI

Ah, quelle ironie cruelle que celle du destin ! Dans les rues glaciales de Moscou, où le vent sibérien murmure des secrets d’empires déchus, le lieutenant-général Vanil Sarvarov, commandant du département de formation opérationnelle de l’état-major des forces armées russes, a été fauché par une explosion sournoise. Le matin du 22 décembre 2025, une bombe dissimulée sous le châssis de sa voiture a déchiré le silence d’un parking ordinaire, transformant le véhicule en un cercueil de fer tordu. Les autorités russes, promptes à ouvrir une enquête criminelle, pointent du doigt les services de renseignement ukrainiens – une accusation qui flotte comme un spectre dans le ciel chargé de suspicions géopolitiques. Des images implacables témoignent de la violence : une voiture mutilée, symbole d’une vulnérabilité que l’on croyait impénétrable.

Mais comment, ô lecteur avisé, en sommes-nous arrivés là ? Comment un pilier de l’appareil militaire russe, ce colosse forgé dans les feux de la guerre froide, peut-il être terrassé si aisément au cœur de la capitale ? N’est-ce pas là le cri muet d’un échec retentissant des services de renseignement russes ? Ces gardiens invisibles, censés tisser une toile impénétrable autour des puissants, ont-ils sombré dans une complaisance fatale ? Ou bien est-ce le signe d’une infiltration plus profonde, d’une ombre étrangère qui danse dans les couloirs du Kremlin ? L’alarme sonne, assourdissante : si un général peut périr ainsi, que dire des civils, des infrastructures, de l’âme même de la nation ? La Russie, cette forteresse autoproclamée, révèle ses fissures, et le monde tremble à l’idée d’une escalade incontrôlable. Dénonçons-le haut et fort : cette négligence n’est pas seulement une faute technique, mais un crime contre la sécurité collective, un abandon des devoirs sacrés envers ceux qui servent sous les bannières étoilées.

Et pourtant, interrogeons-nous avec une eloquence qui transcende les frontières : est-ce là un mal isolé, une plaie unique à l’orgueil russe ? Non, hélas ! Il n’y a pas que l’Iran où le renseignement a été pris en défaut, où les veilleurs ont fermé les yeux au moment fatidique. Souvenons-nous des aveux déchirants du Corps des Gardiens de la Révolution islamique iranien, qui, en 2025, a admis publiquement ses failles face à Israël. Des commandants assassinés, des opérations anticipées avec une précision chirurgicale – comme l’élimination de figures de la Force Qods ou les frappes sur des sites stratégiques. Hossein Alaei, ancien commandant de la marine des Gardiens, l’a clamé : les agences iraniennes ont échoué à prévoir les machinations israéliennes, laissant des brèches béantes dans leur armure.

Et que dire de l’assassinat d’Ismail Haniyeh, ce coup de poignard au cœur de Téhéran, ou des ciblages successifs des leaders des Gardiens ?

Ces échecs, répétés et cuisants, exposent une vulnérabilité systémique, où l’arrogance rencontre l’incompétence.

Pourtant, n’a-t-elle pas tiré la leçon amère, cette Iran, et rectifié le tir avec une maestria stupéfiante ? Après ces défaites, Téhéran a réorganisé ses rangs de renseignement et militaires, tirant profit des dures expériences, au point d’atteindre une puissance qui a contraint Netanyahu à solliciter un cessez-le-feu lors de la guerre des 12 jours en juin 2025, sous le poids des frappes iraniennes infligeant des dommages sévères, et au milieu de pressions internationales irrésistibles. N’est-ce pas là un revirement dramatique, où la victime se mue en assaillant imposant ses conditions, soulevant des interrogations sur l’avenir des équilibres au Moyen-Orient ?

Et élargissons le regard, car le mal est pandémique. Israël elle-même, en octobre 2023, a connu l’abîme d’un échec intelligence lors de l’attaque du Hamas – un spectre qui hante encore les rapports de 2025. Les États-Unis, dans leurs évaluations annuelles des menaces, confessent des lacunes face à des acteurs comme l’État islamique ou des États rivaux. Partout, des superpuissances aux régimes autoritaires, les renseignements défaillent, laissant les portes ouvertes aux assassins, aux saboteurs, aux ombres de la guerre hybride. N’est-ce pas là une interrogation rhétorique sur l’humanité elle-même ? Sommes-nous condamnés à répéter ces tragédies, où la vigilance s’émousse au fil des victoires illusoires ? Dénonçons cette hypocrisie globale : les nations qui se targuent de suprématie espionne tombent, l’une après l’autre, victimes de leur propre myopie.

En cette ère de tensions exacerbées, où les bombes murmurent plus fort que les diplomates, l’assassinat de Sarvarov n’est pas qu’un fait divers moscovite. C’est un tocsin qui retentit pour tous : Russie, Iran, et au-delà. Questionnons, alarmons-nous, et exigeons des comptes. Car si les gardiens des secrets périssent dans l’ombre, qui protègera la lumière du monde ?

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