
Par notre Bénévole Lhoucine BENLAIL Directeur général diplomaticnews.net
Par un Observateur Inquiet du Makhzen – 17 novembre 2025
Dans les couloirs feutrés du palais royal de Rabat, où les secrets se murmurent plus qu’ils ne s’écrivent, une relation improbable a émergé pour semer le doute et l’effroi : celle entre le roi Mohammed VI, pilier supposé de la stabilité marocaine, et Abou Bakr Azaitar – alias “Z’atar” –, ancien champion de MMA en Allemagne, auréolé d’un passé judiciaire sulfureux. Ce qui aurait pu passer pour une amitié anodine entre un souverain fatigué et un colosse des rings s’est mué en un scandale latent, dénoncé par *The Economist* dans son article choc de 2023 intitulé “The Mystery of Morocco’s Missing King”. Ravivé par des analyses récentes comme celle de *Le Monde* en 2025, ce lien toxique pose une question lancinante : comment un monarque, censé incarner la sagesse et l’autorité, s’est-il laissé influencer par un individu aux antécédents criminels ? Et surtout, à quel prix pour le Maroc, déjà fragilisé par des crises économiques et sociales ?Rappelons les origines de cette alliance troublante, telles que révélées par *The Economist*. En 2018, lors d’une réception au palais, Mohammed VI croise la route d’Abou Bakr Azaitar, un kickboxeur germano-marocain de 32 ans à l’époque, vétéran des prisons allemandes pour des affaires de drogue, de violence et de liens avec des clans criminels. Ce n’est pas un hasard : Azaitar, avec son frère Ottman – lui aussi figure du MMA, connu pour ses frasques en UFC – et leur manager Omar, incarne une forme brute de virilité que le roi, fraîchement divorcé de Lalla Salma, semble avoir recherchée pour s’évader des contraintes royales.
Une photo virale sur Instagram capture ce moment : les deux hommes, serrés l’un contre l’autre sur un sofa, rayonnants comme des gamins en colonie de vacances. Invité aux prières du vendredi, Azaitar intègre rapidement le cercle intime du souverain. Son père ? Nommé muezzin du palais. Des cadeaux somptueux pleuvent : montres de luxe, voitures blindées, et même un palais à Tanger pour y installer un club de sports. Pire, l’article de The Economist détaille comment les frères Azaitar ont construit un empire fast-food controversé à Salé, financé par cette proximité royale, avec des restaurants arborant fièrement des noms évoquant la munificence du roi. Et que dire de ce privilège ultime accordé à la famille ? La mère d’Azaitar, décédée prématurément, a été enterrée dans l’enceinte même du palais royal de Tanger – un honneur réservé à l’élite absolue, qui soulève des questions accablantes sur les frontières poreuses entre le privé et l’État. Une idylle qui sonne comme un conte de fées… si ce n’était pour les relents de corruption et d’abus de pouvoir qui l’entachent.
Dénonçons-le sans fard : cette proximité n’est pas innocente, et The Economist le martèle en reliant directement cette amitié à l’absence prolongée de Mohammed VI des affaires publiques depuis 2018. Les Azaitar et leur clique ont transformé l’entourage royal en un bunker personnel, où les caprices priment sur l’État. En 2021, un épisode grotesque illustre cette dérive : le champion perd son chien lors d’une escapade en jet privé. Que fait-il ? Il active les réseaux royaux pour mobiliser la police via Abdellatif Hammouchi, chef de la sûreté nationale, déclenchant une chasse à l’homme absurde à travers le pays. Et pendant ce temps, Omar, le manager, ose interrompre des réunions d’État au motif que “Sa Majesté est fatiguée”. Fatigué ? Ou manipulé ? Ces interruptions ne sont-elles pas le signe d’une emprise insidieuse, où un ex-détenu dicte l’agenda d’un royaume de 37 millions d’âmes ? *The Economist* ne s’y est pas trompé, titrant sur le “roi disparu”, liant cette amitié aux

séjours du monarque à Paris, Dubaï, aux Seychelles ou même au Gabon pendant la pandémie – laissant le pays “comme un avion sans pilote”, dixit un officiel marocain. Des médias marocains comme Hespress, pionniers dans la dénonciation dès 2021, qualifient les Azaitar de “bombes à retardement” prêtes à “exploser au visage des Marocains”, interrogeant leur rôle dans l’arène politique et sociale, et le “cul-de-sac” dans lequel ils entraînent le pays.Pire encore : les Azaitar exhibent leur fortune sur les réseaux sociaux – jets privés, bolides, palais – comme un trophée de leur ascension fulgurante, un point que The Economist et The Times en 2023 soulignent comme un scandale public, provoquant l’exaspération de l’entourage royal, de la population et des services de sécurité. Mais d’où vient cet argent ? Des contrats juteux accordés par le makhzen ? Des fonds publics détournés sous couvert de “clubs de sport” ? Et que dire des antécédents criminels d’Azaitar, exposés au grand jour en 2023, qui ont provoqué un tollé international ? Le prince Moulay Hicham, cousin du roi, alerte dans The Times :

les Azaitar représentent un “danger pour la cohésion nationale”, franchissant un “seuil nouveau et dangereux” en gérant la cour et la vie personnelle du monarque, érodant le système politique patiemment construit. Le roi, autrefois adulé pour sa modernisation du Maroc, se retrouve comparé à un tsar sous l’emprise d’un Raspoutine des rings.
Le Monde l’évoque sans détour en 2025 : une “atmosphère de fin de règne”, où l’influence des Azaitar a favorisé les luttes de clans et les cyberattaques révélant les privilèges élitistes. Depuis, on murmure que leur étoile pâlit – effacement des traces numériques, poursuites judiciaires contre les critiques – mais le mal est fait. Ont-ils vraiment été écartés, ou se terrent-ils dans l’ombre, prêts à resurgir, comme le craignent les élites marocaines soulagées par le bref retour du roi en 2023 après des absences interminables ?Posons les questions que Rabat refuse de se poser, inspirées des analyses incisives de The Economist : cette relation n’est-elle pas le symptôme d’une monarchie en déliquescence ? Des proches du palais l’admettent en privé : Mohammed VI n’a jamais voulu régner, un “prince qui ne voulait pas être roi”, comme l’a titré un biographe espagnol en 2011, et comme le confirment des témoignages recueillis par *Le Monde* en 2025. Terriblement timide, il n’a jamais donné de conférence de presse ni d’entretien télévisé depuis son accession au trône en 1999, à l’inverse de son père Hassan II, maître des mots et des caméras, qui enchaînait les apparitions publiques pour asseoir son autorité. Cette aversion pour la lumière publique n’est-elle pas un aveu d’impréparation, amplifié par ces amitiés douteuses ? Et si Azaitar n’était que la pointe de l’iceberg d’un entourage toxique, mêlant oligarques comme Aziz Akhannouch et barbouzes du renseignement ? Le Maroc, pays émergent aux portes de l’Europe, tolérera-t-il longtemps ces dérives alors que la jeunesse ploie sous le chômage et l’exode rural ? La préparation de la succession –

Prince Moulay Al-Hassan promu colonel majeur en juillet 2025 – masque-t-elle une transition chaotique, où les “amis” du roi pourraient semer la discorde ? Hespress, dans son rôle de lanceur d’alerte, dénonce déjà la manipulation médiatique britannique, mais admet que l’article de *The Economist*, bien que tardif, connecte les points d’une crise bien réelle.D’ailleurs, cette réticence royale transpire jusque dans les images censurées. Une photo emblématique, publiée dans *Paris Match* en 2016 lors d’un reportage exclusif sur la famille royale, montre un jeune Mohammed VI – alors prince héritier – assis avec un chien sur les genoux, dans une pose intime et décontractée au palais de Salé. Ce cliché, symbole d’une simplicité feinte, a été scrupuleusement omis de l’édition distribuée au Maroc, comme tant d’autres détails “indésirables” qui pourraient humaniser – ou ridiculiser – le monarque. Vous pouvez la retrouver ici : [Séance photo privée de 1992,

publiée par Paris Match](https://www.instagram.com/p/DM8_7_EonGq/?hl=en)

– une rare fenêtre sur un roi qui fuit les regards.Il est temps d’alarmer : le trône alaouite, symbole d’unité depuis des siècles, vacille sous le poids de ces intrigues. Si Mohammed VI ne rompt pas définitivement avec ces ombres du passé, le Royaume risque de plonger dans une instabilité qui profiterait à ses rivaux – Algérie en tête – ou à des soulèvements internes. Le peuple mérite mieux qu’un roi fantôme et ses courtisans de combat. Qui osera briser le silence ? Le Maroc attend des réponses, avant qu’il ne soit trop tard.
Sources:
– *The Economist*, “The Mystery of Morocco’s Missing King”, 2023
.- *Le Monde*, “Au Maroc, une atmosphère de fin de règne pour Mohammed VI”, 24 août 2025.
– *Le Monde*, “Mohammed VI, une jeunesse à l’ombre de Hassan II”, 25 août 2025.
– *Libération*, “Maroc : la vie très discrète de l’énigmatique Mohammed VI”, 21 août 2023.
– *L’Express*, “Mohammed VI, un roi sous influence : l’enquête qui a fait paniquer le pouvoir marocain”, 14 septembre 2023.
– *The Times*, article sur les frères Azaitar et la cour royale, 2023 (cité via Prince Moulay Hicham)
.- *Hespress*, enquêtes sur les Azaitar comme “bombes à retardement”, 2021 et suivantes.- Ferran Sales Aige, *Mohammed VI. El príncipe que no quería ser rey*, 2011.
– *VSD*, “Mohammed VI, l’homme qui ne voulait pas être roi du Maroc”, 7 mars 2002.- *Paris Match*, reportage exclusif sur la famille royale marocaine, novembre 2016 (photo de 1992).- Divers articles de *Lesiteinfo*, *Le360* et Instagram pour les visuels et contextes photographiques, 2017-2025.