
Par ALY BAKKALI TAHIRI chef de la rédaction du diplomaticnews.net

Dans un geste d’une hypocrisie confondante, le Canada, le Royaume-Uni et l’Australie daignent enfin, après plus de 75 ans de complicité active, reconnaître l’État de Palestine. Soixante-quinze années durant lesquelles, par leur soutien politique indéfectible, leurs livraisons d’armes mortifères et leur caution économique, ces nations ont été les architectes et les garants de l’apartheid et de la colonisation israélienne. Soixante-quinze années à regarder, impassibles, le nettoyage ethnique méthodique du peuple palestinien.
Aujourd’hui, alors que l’horreur a atteint son paroxysme – plus de 400 000 morts, selon des sources crédibles, une infrastructure entièrement rasée, une famine orchestrée et un génocide validé par les plus hautes instances de l’ONU –, ces mêmes puissances sortent de leur silence complice. Leur “courageuse” décision, si attendue soit-elle, ressemble à une pitoyable tentative de laver à moindre coût une conscience souillée par des décennies de sang.
Mais il est trop tard pour les congratulations. Leur soutien a permis cela. Leurs armes ont commis cela. Leur silence a autorisé cela.
Et face à cette reconnaissance tardive, quelle est la réponse du régime génocidaire de Netanyahou ? L’arrogance criminelle et la menace ultime. Non contents d’avoir réduit Gaza à un champ de ruines, les faucons de l’extrême-droite israélienne brandissent maintenant la promesse d’une annexion totale de la Cisjordanie. Les propos du ministre fasciste Itamar Ben Gvir, appelant à une annexion “immédiate” en représailles, ne sont pas une provocation de plus : c’est la révélation au grand jour d’un projet sioniste expansionniste et génocidaire qui n’a jamais cessé.
L’inversion accusatoire, arme favorite des bourreaux

La réaction du criminels Benjamin Netanyahu est un chef-d’œuvre de perversion morale : oser qualifier la reconnaissance d’un État palestinien de “récompense au terrorisme” et de “mise en danger d’Israël” est la manœuvre classique du criminel qui accuse ses victimes. Tandis que son armée commet le crime suprême sous les yeux du monde, il se pose en victime et traite ceux qui dénoncent le massacre de “propagandistes mensongers”. Cette inversion accusatoire est le dernier rempart des génocidaires aux abois.
L’ONU a parlé : le génocide est une réalité
Le temps des débats est révolu. Le temps des “processus de paix” illusoires est terminé. L’ONU, par la voix de ses experts, a reconnu l’existence d’un génocide effectif. Les preuves sont accablantes, les corps sont comptés, les ruines témoignent.
La reconnaissance par le Royaume-Uni, le Canada et l’Australie n’est qu’un premier pas, infiniment tardif, sur la voie de la justice. Elle doit être immédiatement suivie de sanctions économiques, d’un embargo militaire total et de poursuites devant la Cour Pénale Internationale contre chaque architecte de cette horreur.
La communauté internationale doit maintenant choisir : sera-t-elle du côté de l’histoire et du droit international, ou restera-t-elle complice du dernier crime de génocide du 21e siècle en cours de perpétration ? La Palestine vit. La Palestine résiste. Et le monde, enfin, commence à ouvrir les yeux.