13 October 2025

Édité par notre Bénévole Lhoucine BENLAIL Directeur général du diplomaticnews.net


Par Lhoucine BENLAIL
Vice-président de l’Association « Non à l’Injustice » – Europe
Directeur du journal Diplomaticnews.net


Introduction


Au Maroc, un malaise profond s’installe. Des manifestations massives traversent plusieurs villes, incarnant le cri d’une jeunesse qui réclame justice, dignité et perspectives. Or, en face de cette colère légitime, le silence royal se fait de plus en plus lourd. Dans un tel contexte, multiplier les spectacles sportifs pour distraire la population n’est plus une solution crédible — c’est un aveu d’échec.


Le pari du spectacle contre la réalité

L’article du Monde analyse l’erreur du régime qui a cru pouvoir apaiser les frustrations en offrant des événements sportifs, comme s’ils pouvaient effacer la souffrance sociale.
Les autorités ont tenté d’adoucir les critiques par des jeux, des matches, des festivals

— autant de distractions visibles

— alors que les foyers réclament un secours invisible mais pragmatiques: santé digne, emplois pérennes, écoles de qualité.

Dans ce tumulte, le roi Mohammed VI est resté silencieux.


Ce choix peut être stratégique.

— laisser l’exécutif gérer seul

— ou révélateur d’une distance croissante.
Ce qui demeure certain, c’est que ce silence creuse le fossé entre l’institution monarchique et le peuple.
Le Monde évoque que le roi peut ne plus disposer d’une « force politique alternative » crédible face au mouvement social grandissant. Ce constat, s’il n’est pas contredit, creuse la fracture.


Enjeux pour l’avenir et recommandations

  1. Intervention royale salutaire : un discours clair du roi peut rétablir le lien de confiance.
  2. Réformes structurelles concrètes : au-delà des symboles et projets ponctuels.
  3. Dialogue inclusif et transparent : sans sommations, sans exclusion.
  4. Indépendance des institutions : pour que la justice et les droits ne dépendent pas du bon vouloir du pouvoir.

Conclusion

Le Maroc est aujourd’hui à un carrefour :
Rester dans le jeu du paraître, ou affronter la réalité.
Le silence du Palais face à une génération qui ne demande que dignité est une faillite symbolique — et politique.

Si la monarchie veut demeurer pilier de l’unité nationale, elle doit briser ce silence — non pas pour dompter les foules, mais pour rallumer l’étincelle d’espoir.


Mais la manœuvre a échoué : les revendications sont revenues au galop, se renforçant de facto. La jeunesse ne réclame pas du rêve : elle réclame l’essentiel.


GenZ 212 : l’irruption digitale d’une génération

L’une des forces de ce mouvement né fin septembre est son apparition sur les plateformes numériques — plateformes difficiles à contrôler ou censurer. Le collectif GenZ 212 a utilisé Discord, Telegram, et d’autres réseaux pour coordonner, mobiliser, proposer des actions spontanées.
Le contrôle classique — disperser, censurer, empêcher — ne suffit plus face à cette génération hyperconnectée.


Les revendications : fondement d’une légitimité
Ce n’est pas une agitation idéologique ou partisane :

  • Santé universelle — alors que certains hôpitaux sont équipés en déficit criant.
  • Éducation digne — alors que le système public perd en attractivité et qualité.
  • Emplois réels — non pas des « petits jobs » précaires, mais des carrières avec droits.
  • Répartition équitable des ressources nationales, loin des cercles du pouvoir.

Ces revendications relèvent de la dignité. Elles ne sont pas l’utopie de quelques idéalistes, mais la demande de tout citoyen conscient de sa valeur.


Le silence royal : stratège ou rupture ?

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *