

Par Lhoucine BENLAIL Directeur général et le chef de la rédaction ALY BAKKALI TAHIRI ABDELHAY diplomaticnews.net

Et si la récente résolution 2797 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, adoptée le 31 octobre 2025, n’était pas un simple renouvellement de mandat pour la MINURSO, mais le sceau officiel d’une trahison orchestrée ?

Pourquoi les États-Unis, sous la pression d’un Donald Trump réaffirmant en juillet 2025 son soutien à la souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental, imposent-ils un “plan d’autonomie” sous contrôle marocain, alors que l’ONU elle-même reconnaît depuis des décennies le territoire comme non autonome et en attente d’un référendum d’autodétermination ? N’est-ce pas une manœuvre pour enterrer définitivement les aspirations du peuple sahraoui, au profit d’intérêts économiques voraces ?

Imaginez : la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) a-t-elle vraiment statué, le 4 octobre 2024, en faveur de l’indépendance du Sahara, comme certains le prétendent, ou a-t-elle simplement invalidé les accords commerciaux EU-Maroc applicables au territoire sans le consentement des Sahraouis ? Pourquoi le Conseil Européen, au lieu de défendre ce principe de consentement, s’empresse-t-il d’amender ces accords en octobre 2025 pour contourner la décision judiciaire, tout en versant des centaines de millions d’euros à la Mauritanie – 210 millions en 2024 pour le contrôle migratoire, 20 millions en 2025 pour ses forces armées ? Ces fonds, déguisés en aide au développement, ne servent-ils pas à armer un voisin du Maroc, sous prétexte de sécurité, pendant que des exercices militaires conjoints avec l’OTAN et les États-Unis se multiplient en 2024 et 2025 ? Qui profite vraiment de ces “partenariats” – les populations locales, ou les puissances qui cherchent à stabiliser une région riche en phosphates, en énergie solaire et en hydrogène vert ?

Et si derrière ces manœuvres se cachait un plan plus sombre : escalader les tensions pour justifier une invasion concertée par la Mauritanie, l’Algérie et le Front Polisario, laissant le Maroc seul face à l’assaut, sans intervention directe de l’Europe ou des États-Unis ? N’est-ce pas ce que suggèrent les critiques du Polisario, qui rejettent la résolution onusienne comme une violation du droit international ? Pourquoi Israël, qui a reconnu la souveraineté marocaine en 2023 et fournit des armes testées au Sahara Occidental, serait-il prêt à intervenir militairement une fois le chaos installé ? Serait-ce pour placer le Maroc sous une “protection” israélo-européenne, transformant le pays en protectorat où les ressources – phosphates essentiels aux engrais mondiaux, potentiels solaires et hydrogène pour la transition verte européenne – tomberaient directement dans les mains des Européens et des Israéliens ?

N’oublions pas les avertissements : des organisations comme Human Rights Watch dénoncent déjà comment les fonds européens à la Mauritanie mènent à des abus contre les migrants, abandonnés dans le désert. Et si cette “aide” n’était qu’un voile pour militariser la région, tout en ignorant les droits des Sahraouis ? Pourquoi l’ONU, sous influence américaine, privilégie-t-elle le plan marocain d’autonomie, voté par 11 membres du Conseil de Sécurité avec 3 abstentions, alors que des protestations sahraouies accusent Washington et l’Europe de prioriser l’accès aux routes commerciales et aux minerais plutôt que la justice ? Le Groupe de Crise International appelle à une diplomatie réelle, mais n’est-ce pas trop tard quand les liens militaires Maroc-Israël s’intensifient, avec des ventes d’armes et une normalisation datant de 2020 ?

Ces questions ne peuvent rester sans réponse : le Sahara Occidental est-il condamné à devenir un pion dans un grand jeu où les puissances vendent un peuple pour des ressources ? Qui osera dénoncer cette hypocrisie, avant que la guerre ne serve de prétexte à une nouvelle colonisation déguisée ? L’avenir du Maghreb en dépend – et avec lui, la crédibilité d’un ordre mondial qui prétend défendre les droits humains.