28 October 2025

Édité par notre Bénévole Lhoucine BENLAIL Directeur Officiel Diplomaticnews.net

Par Benlail Lhoucine

Depuis 2023, le Conseil musulman de Belgique (CMB) a été désigné par les autorités comme structure provisoire de représentation du culte islamique, après la dissolution officielle de l’Exécutif des musulmans de Belgique (EMB). Cette décision est intervenue suite à de graves dysfonctionnements liés à un manque de transparence, des divisions internes profondes, et surtout des soupçons d’ingérences étrangères dans la gestion du culte musulman en Belgique.

L’agrément du CMB, d’une durée initiale de deux ans, est arrivé à son terme le 25 juin 2025. Conscient de l’importance de la stabilité de cette institution, le Conseil a demandé une reconnaissance définitive. Cependant, la ministre de la Justice, Annelies Verlinden, a préféré prolonger l’agrément d’un an, estimant que les conditions ne sont pas encore réunies pour une régularisation durable.

En mai 2025, des élections internes ont été organisées pour désigner une nouvelle direction. Plusieurs figures emblématiques, dont Esma Uçan et Michaël Privot, ont décidé de se retirer, laissant la place à une nouvelle génération plus enracinée dans la réalité belge.Mais cette phase de transition est fragilisée par des tentatives avérées d’infiltration. Selon plusieurs sources proches de la sécurité de l’État, des individus liés à des mouvances wahhabites, aux Frères musulmans, ainsi que des relais d’influence turcs, cherchent activement à prendre le contrôle du futur exécutif musulman. Ces réseaux sont soupçonnés non seulement de prosélytisme idéologique, mais également d’activités d’espionnage. Une enquête judiciaire est toujours en cours et a déjà permis d’identifier la présence d’agents ou de collaborateurs infiltrés dans les anciennes structures de l’EMB.Face à ce contexte, les autorités ont octroyé une subvention exceptionnelle de 157 000 euros pour soutenir le fonctionnement du CMB durant cette période de transition. Mais au-delà du financement, c’est une refonte éthique, structurelle et sécuritaire de la représentation musulmane qui est exigée.

Le défi est immense : comment bâtir un exécutif musulman indépendant, crédible, démocratique, et à l’abri de toute influence étrangère ?

Comment restaurer la confiance des citoyens musulmans dans une institution censée les représenter avec loyauté, tout en respectant les valeurs fondamentales de l’État belge ?L’avenir du culte musulman en Belgique dépendra de la capacité des acteurs actuels à résister aux pressions idéologiques, à défendre une spiritualité enracinée dans les réalités locales, et à garantir une transparence totale vis-à-vis des pouvoirs publics.

Par Benlail Lhoucine

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