
Édité par notre Bénévole Lhoucine BENLAIL Directeur Officiel Diplomaticnews.net

Depuis plusieurs années, les services secrets marocains, principalement la Direction Générale de la Surveillance du Territoire (DGST) et la Direction Générale des Études et de la Documentation (DGED), sont accusés d’infiltrer des institutions européennes via la corruption, l’espionnage technologique et le recrutement d’agents dormants. Ces opérations visent à contrôler l’agenda politique européen, neutraliser les oppositions et collecter des données sensibles.

Corruption systémique au Parlement européen : le scandale du “Marocgate”
◾ Réseau d’ingérence piloté par Rabat
- Pier Antonio Panzeri, ancien eurodéputé, a orchestré un vaste réseau de corruption avec des assistants parlementaires comme Francesco Giorgi. Des millions d’euros en liquide, acheminés via des diplomates marocains comme Abderrahim Atmoun (ambassadeur en Pologne), ont servi à acheter des votes favorables au Maroc. Les fonds étaient dissimulés dans des valises ou déguisés en paiements pour des “cravates” ou “costumes” .
- Objectifs prioritaires : Bloquer les résolutions critiques envers le Maroc (notamment sur le Sahara occidental) et influencer les rapports sur les droits humains. Des élus clés, comme Andrea Cozzolino, auraient été placés dans des commissions sensibles (ex. enquête sur Pegasus) pour saboter leur travail .
◾ Implication directe des services secrets

- L’agent Mohammed B. de la DGED, basé à Rabat, supervisait les opérations. Déjà poursuivi en France pour corruption d’un policier aux frontières (accès aux fiches “S”), il coordonnait les transferts d’argent et les consignes politiques .
Infiltration des forces de l’ordre : des policiers au service de Rabat
◾ Pays-Bas : l’affaire Ré Lemhaouli
- Ce policier néerlandais d’origine marocaine a été condamné à 240 heures de travaux d’intérêt général pour espionnage au profit du Maroc. Malgré la gravité des faits, sa peine légère et l’absence d’enquête sur les pressions subies interrogent sur les lacunes judiciaires face à l’ingérence étrangère [citation:user source].
◾ France : trafic de fiches “S” à Orly
- Un ancien policier aux frontières de l’aéroport d’Orly a transmis 200 documents confidentiels (dont des fiches “S”) à un agent marocain via un intermédiaire de la sûreté aéroportuaire. Ce réseau exploitait des complicités internes pour exfiltrer des données sensibles sur des dissidents ou des cibles politiques [citation:user source].
Cyber-espionnage industriel : Pegasus et les “fausses antennes-relais”

◾ Ciblage de journalistes et militants
- La DGST a utilisé le logiciel Pegasus (fourni par NSO Group) pour pirater des téléphones en France et au Maroc. Des preuves techniques analysées par Amnesty International confirment des attaques par “injection réseau” contre le journaliste Omar Radi et l’avocat Maati Monjib. Ces attaques redirigeaient leurs connexions mobiles vers des serveurs malveillants via de fausses antennes-relais .
◾ Technologies mobiles clandestines
- Le Maroc déploie des dispositifs électroniques portables (“Stingrays”) simulant des tours de téléphonie légitimes. Ces outils interceptent les communications et installent des logiciels espions sans interaction de la cible, rendant la détection presque impossible .
Infiltration religieuse et financement trouble
◾ Espionnage dans les mosquées européennes
- En Belgique, la Grande Mosquée de Bruxelles a été infiltrée par des agents de la DGED. Trois employés, dont le directeur, surveillaient la diaspora marocaine pour le compte de Rabat .
- En Allemagne, Youssef El A., arrêté en 2025, espionnait des membres du mouvement Hirak Rif (opposition en exil) .
◾ Détournement de fonds vers l’extrémisme
- En Espagne, un réseau lié à la DGED a détourné 2 millions d’euros/an via des agences de voyages fictives (Aya Travels Tours). Ces fonds, censés financer des centres culturels islamiques, auraient en réalité alimenté des groupes salafistes radicaux en Europe .
Implications géopolitiques : un défi pour la sécurité européenne
- Souveraineté menacée : Ces opérations sapent l’intégrité des institutions démocratiques (Parlement européen, polices nationales) et compromettent la lutte antiterroriste.
- Exploitation des failles : Le Maroc tire parti des faiblesses des systèmes judiciaires européens (peines légères pour espionnage) et des vulnérabilités technologiques (protocoles mobiles non chiffrés).
- Ciblage des diasporas : La surveillance des communautés marocaines en Europe crée un climat de méfiance et entrave leur intégration.
Conclusion : l’urgence d’une réponse européenne
Les révélations récentes montrent que l’espionnage marocain en Europe est une stratégie structurée, combinant corruption, cyber-surveillance et infiltration religieuse. Face à cette menace, l’UE doit :
- Renforcer les lois sur la transparence (enregistrement strict des lobbyistes, contrôle des cadeaux aux élus).
- Créer un parquet européen anti-ingérence doté de pouvoirs d’enquête élargis.
- Sanctionner les entreprises technologiques complices de ventes illicites de logiciels espions.
L’enjeu est vital : préserver la crédibilité démocratique de l’Europe face à des acteurs étatiques qui instrumentalisent ses libertés pour la déstabiliser.
Sources : Amnesty International, Le Monde, France Inter, Courrier International, Diplomatic News, rapports judiciaires belges et français (2020-2025).