7 August 2025

Édité par notre Bénévole Lhoucine BENLAIL Directeur Officiel Diplomaticnews.net

Par : Benlail Lhoucine Directeur de Diplomatic News & Mawtini News Europe


La fraude institutionnalisée : Un scandale aux dimensions européennes

Les autorités marocaines ont déclenché une enquête explosive sur un réseau de fraude immobilière sophistiqué, orchestré par des promoteurs sans scrupules en collusion avec des acheteurs étrangers. Selon des preuves accablantes, ces acteurs auraient sciemment sous-évalué les prix dans les actes notariés pour évader fiscalement des milliards de dirhams. La différence, parfois jusqu’à 50% de la valeur réelle, était transférée clandestinement en Europe via des intermédiaires basés en France et en Espagne, échappant à tout contrôle des changes .

Trois promoteurs immobiliers – deux à Casablanca et un à Marrakech – sont dans le viseur des audits conjoints du Bureau des changes et de la Direction générale des impôts. L’un d’eux, pris la main dans le sac, aurait utilisé un parent pour effectuer des virements douteux vers une ressortissante française, complice d’une déclaration frauduleuse ayant permis le transfert illicite de fonds hors du Maroc .


Les mécanismes de l’escroquerie : Complicité notariale et réseaux occultes

Le système repose sur une triangulation vicieuse :

  1. Sous-évaluation légale : Les contrats notariés déclarent des prix artificiellement bas, réduisant frauduleusement l’impôt sur les plus-values (TPI) .
  2. Paiements parallèles : Le solde, non déclaré, est perçu à l’étranger – souvent en espèces lors de salons immobiliers en France ou en Belgique .
  3. Blanchiment via intermédiaires : Des courtiers spécialisés réceptionnent l’argent au Maroc, tandis que leurs complices européens versent l’équivalent déduction faite de commissions atteignant 30% .

Ces pratiques touchent particulièrement les MRE (Marocains Résidant à l’Étranger), incités à payer en devises hors des radars fiscaux pour protéger leurs allocations sociales européennes .


L’impunité menacée : Une riposte étatique inédite

Pour la première fois, le Maroc mobilise des arsenaux juridiques croisés :

  • Traçage des flux illicites : Collaboration active avec les cellules de renseignement financier françaises et espagnoles ayant fourni les alertes initiales .
  • Verrouillage des transferts : Les banques doivent désormais scruter toute demande de transfert liée à une vente immobilière, sous peine de sanctions .
  • Audits ciblés : Extension des investigations aux “prix de transfert” des multinationales, soupçonnées de surfacturation pour exfiltrer 12 milliards de dirhams .

L’Autorité Nationale du Renseignement Financier (ANRF) a d’ailleurs référé 54 dossiers de blanchiment aux tribunaux en 2024 – une hausse de 53,76% par rapport à 2023 .


L’urgence nationale : Stopper l’hémorragie ou sombrer

Cette affaire dépasse la simple fraude fiscale. Elle révèle une saignée économique où des pans entiers du patrimoine national servent de monnaie d’échange à des réseaux internationaux. Les conséquences sont lourdes :

  • Appauvrissement du Trésor public : Manque à gagner fiscal qui prive le pays de ressources vitales.

  • Déstabilisation du secteur immobilier : Concurrence déloyale pour les promoteurs honnêtes, comme à Tanger où des faillites en cascade frappent déjà .
  • Opacité transnationale : Des intermédiaires installés en Europe blanchissent l’argent via l’acquisition de biens de luxe par des proches .

“Cette enquête est un test décisif pour la crédibilité du Maroc post-GAFI”, souligne un procureur casablancais sous couvert d’anonymat. “Malgré notre sortie de la liste grise en 2023, ces réseaux défient encore nos institutions.”

L’heure de vérité a sonné : Les autorites marocaines parviendront elles à briser ces réseaux qui siphonnent la richesse nationale ? Ou resteront elles complices silencieuses d’un pillage organisé sous couvert d’investissement étranger ? La coordination avec l’Europe est une lueur d’espoir, mais seule une traque impitoyable des fraudeurs – qu’ils soient promoteurs, notaires ou fonctionnaires corrompus – pourra enrayer l’hémorragie.

Cette guerre souterraine pour la souveraineté économique ne fait que commencer.

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