13 October 2025

Édité par nos Bénévoles Lhoucine BENLAIL Directeur général et le chef de la rédaction ALY BAKKALI TAHIRI du diplomaticnews.net

L’affaire El M. aux Pays-Bas n’est qu’un épisode de la guerre souterraine que se livrent les chefs des espions marocains et néerlandais. Une lutte d’influence où tous les coups sont permis.

L’arrestation de l’analiste néerlandais El M. n’est pas une simple bavure. C’est une salve dans une guerre froide et impitoyable que se livrent les services de renseignement marocains et néerlandais. D’un côté, Yassine Mansouri, le patron de la DGED, bras droit du roi et maître de l’ombre. De l’autre, le général marocain Abdellatif Hammouchi, chef de la DGST et du BCIJ, qui a fait de la coopération antiterroriste avec l’Europe son fonds de commerce. La cible ? Le cœur même du système de sécurité néerlandais.

La convocation par la justice néerlandaise de Yassine Mansouri est un coup de force qui révèle l’ampleur du conflit. Hammouchi, présenté comme le partenaire fiable de l’Europe, voit son homologue et rival directement mis en cause. Cette affaire est un camouflet pour Rabat et une preuve que la rivalité entre ses propres services déborde sur la scène internationale, créant des failles exploitables par les puissances étrangères.

Les Pays-Bas sont-ils en train de jouer avec le feu en s’immisçant dans cette guerre intestine ? Le parquet, en recommandant de ne pas entendre Mansouri, a-t-il cédé aux pressions d’un camp ? Ou s’agit-il d’une manœuvre pour éviter que le procès ne révèle l’étendue de cette guerre de l’ombre, où les alliances sont mouvantes et les trahisons monnaie courante ?

Une chose est claire : la diplomatie néerlandaise, qui maintient des relations « normales » avec Rabat, est dépassée. Elle fait face à une hydre à deux têtes où la DGED de Mansouri et la DGST de Hammouchi mènent leurs propres batailles, sur le sol européen. La coopération antiterroriste avec Hammouchi sert-elle de couverture à des opérations d’influence plus larges menées par Mansouri ?

Cette affaire prouve que la guerre des services marocains ne connaît pas de frontières. Elle se joue dans les couloirs de La Haye, sur le tarmac de Schiphol et dans les dossiers confidentiels d’un analyste. En maintenant le statu quo, le gouvernement néerlandais devient un pion sur l’échiquier de cette lutte de pouvoir. La question n’est plus de savoir si il y a ingérence, mais quel camp en tire avantage. Jusqu’à quand l’Europe fermera-t-elle les yeux sur cette guerre qui la dépasse ?

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