
Par nnotre Bénévole Lhoucine BENLAIL Directeur général diplomaticnews.net
Au cœur de l’Europe, où les sociétés modernes se fondent sur la transparence, les droits des consommateurs et le respect des croyances, la communauté musulmane de Belgique se trouve confrontée à une profonde crise de conscience. Une crise qui ne touche pas seulement à l’alimentation, mais qui atteint l’essence même de son identité religieuse et sa confiance dans le système tout entier. Le terme « Halal », censé représenter la confiance, la pureté et la conformité religieuse, devient aujourd’hui en Belgique synonyme de tromperie organisée et de pur commerce, dans un scénario qui combine violation flagrante de la loi et trahison scientifique documentée.
Ce qui se passe n’est pas une simple infraction commerciale passagère, mais un processus méthodique visant à tromper le consommateur musulman, souvent par le musulman lui-même, en exploitant son besoin ardent d’un produit conforme à sa foi pour réaliser des profits colossaux au détriment de sa religion et de sa santé. C’est une affaire qui dépasse les frontières de la communauté pour devenir un scandale touchant à la sécurité sanitaire et une violation des fondements du droit de la consommation européen et belge.
Le problème commence au point d’intersection entre le droit civil et la loi islamique (Sharia). La loi belge, dans un contexte dominé par le souci du bien-être animal, impose l’« étourdissement » (électronarcose ou anesthésie) avant le processus d’abattage. Cette procédure, quelles que soient ses justifications, entre en collision directe avec la compréhension établie par la majorité des musulmans des conditions de l’abattage Halal, qui exigent que l’animal soit vivant et pleinement conscient au moment de la saignée pour garantir une exsanguination complète.
Cette contradiction juridique a créé un « marché gris ». Au lieu de chercher des solutions consensuelles respectant à la fois la loi et la Sharia, ce conflit a ouvert la porte en grand à la fraude. Ce qui se passe, c’est que des quantités massives de viande, abattues selon la méthode belge standard (avec étourdissement), sont simplement transférées vers d’autres abattoirs ou centres d’emballage pour y être estampillées de l’étiquette brillante « Halal ». C’est la première couche de la tromperie : une falsification de l’origine et de la méthode d’abattage, ce qui annule la légitimité du produit aux yeux du consommateur recherchant un engagement religieux spécifique. Le consommateur est ici poussé à acheter une illusion, croyant se conformer aux préceptes de sa religion, alors qu’il consomme en réalité un produit qui ne diffère en rien des autres sur le marché, mais pour lequel il paie un prix plus élevé, non seulement financièrement, mais aussi au prix de sa tranquillité de conscience.
Mais la tromperie ne s’arrête pas à la méthode d’abattage ; elle plonge plus profondément et plus dangereusement : dans la manipulation des ingrédients eux-mêmes. C’est là que l’analyse scientifique intervient pour révéler ce qui est caché. Des informations fiables faisant état de résultats d’analyses de laboratoire, menées sur des échantillons de produits carnés transformés tels que le “cachir”, les saucisses et les viandes séchées vendus sous l’appellation « Halal », constituent un véritable séisme éthique et juridique.
La découverte que ces produits contiennent plus de cinquante pour cent (50 %) de graisses de porc n’est pas une simple « fraude commerciale » ; c’est une violation du plus sacré des interdits de la foi islamique. D’un point de vue scientifique, un tel pourcentage ne peut résulter d’une « contamination croisée » ou d’une « erreur de fabrication ». Une contamination accidentelle peut être détectée à des taux très faibles (traces d’ADN), mais la présence d’une proportion dépassant la moitié signifie que la « graisse de porc » est un ingrédient de base et principal de la recette, ajouté intentionnellement, souvent pour réduire les coûts et améliorer la texture du produit.
Cela signifie que les fabricants ne se contentent pas de vendre de la viande « non Halal » comme étant « Halal » ; ils vendent aux musulmans du « porc » pur et simple, enveloppé dans un emballage religieux factice. Cet acte dépasse la simple escroquerie ; c’est un mépris délibéré de la religion, une insulte indescriptible aux sentiments de centaines de milliers de consommateurs et une menace directe pour leur santé. Le consommateur qui fait confiance à l’étiquette pourrait être allergique au porc ou le refuser pour d’autres raisons de santé au-delà de la raison religieuse, se retrouvant ainsi contraint d’en consommer à son insu.
Cette manipulation systématique n’aurait pu se produire sans une couverture lui conférant une fausse légitimité aux yeux du public. Le paradoxe douloureux est que cette couverture provient parfois d’entités censées être les gardiennes fidèles du « Halal ». L’implication de noms ronflants tels que « l’Union des Mosquées » ou d’« abattoirs islamiques » connus dans la commercialisation de ces produits suspects représente un coup de poignard dans le dos de la confiance communautaire.
Le consommateur ordinaire, voyant le sceau d’une autorité religieuse, lui accorde une confiance absolue. Mais ce qui se passe en coulisses, comme l’admettent certains acteurs du terrain eux-mêmes, c’est que le « Halal » a été vidé de son contenu spirituel et légal, pour devenir une simple « marque commerciale » (Brand), un outil marketing dont le seul but est le profit matériel. La probité religieuse est devenue une marchandise, et l’engagement rituel un simple slogan qui se vend et s’achète.
Cet échec institutionnel est exacerbé par la prolifération du phénomène des « associations fantômes » qui prétendent superviser et contrôler le Halal. En l’absence d’un organisme de contrôle centralisé, unifié et reconnu à la fois par l’État et par la communauté, le champ est devenu libre pour quiconque de fonder une association et de délivrer des certificats « Halal ». Ces associations manquent des normes les plus élémentaires de transparence : on ne sait pas qui sont leurs contrôleurs religieux, quelles sont leurs qualifications, ni comment s’effectue le processus de contrôle. Bien souvent, les certificats sont accordés contre des sommes d’argent sans aucun examen réel ni traçabilité de la source des viandes, de la ferme à la table du consommateur.
D’un point de vue purement juridique, nous sommes face à un crime à plusieurs niveaux. Premièrement, un délit de fraude commerciale et d’escroquerie en vertu du droit de la consommation, sévèrement puni par la loi belge et européenne, surtout lorsqu’il s’agit de denrées alimentaires. Deuxièmement, un délit de publicité mensongère, par l’utilisation du terme « Halal » pour décrire un produit qui n’en remplit pas les conditions. Troisièmement, et c’est le crime le plus grave, une atteinte à la santé publique en introduisant des ingrédients (graisses de porc) non déclarés sur l’étiquette, ce qui constitue un danger pour les consommateurs.
L’utilisation de viandes d’origine inconnue, et en particulier de graisses de porc, dans des produits transformés ouvre la porte à des risques bactériens et viraux imprévisibles. Il ne s’agit pas seulement d’une question « religieuse » concernant les seuls musulmans, mais bien d’une question « légale » et « sanitaire » qui concerne l’ensemble de la société belge, car elle révèle d’énormes failles dans le système de contrôle alimentaire. Permettre à de tels réseaux d’opérer librement signifie que n’importe quel consommateur en Belgique, musulman ou non, pourrait être victime d’une fraude similaire dans d’autres produits.
Face à cette réalité choquante, le silence n’est plus une option. Il est du devoir de l’heure, et d’une nécessité urgente, qu’une enquête judiciaire rapide et approfondie soit ouverte par les autorités belges compétentes, y compris l’Agence Fédérale pour la Sécurité de la Chaîne Alimentaire (AFSCA) et le Parquet. Cette enquête doit inclure le prélèvement d’échantillons à grande échelle de tous les produits portant le label « Halal » sur les marchés, et leur analyse dans des laboratoires indépendants et neutres pour détecter toute manipulation des ingrédients ou la présence d’ADN de porc.
Il faut également revoir les agréments de tous les organismes de certification « Halal », examiner minutieusement leurs registres et leurs mécanismes de travail, et tenir pour responsable quiconque s’avérerait impliqué dans ce réseau, qu’il s’agisse de fabricants, de distributeurs ou d’organismes de contrôle complices.
Dans le même temps, une responsabilité historique incombe à la communauté musulmane et à ses véritables institutions religieuses. Il faut passer d’un état de « confiance aveugle » à un état de « vigilance critique ». Les consommateurs doivent exiger une transparence totale, s’interroger sur la source de la viande et faire pression pour la création d’un organisme de contrôle indépendant, soumis à l’obligation de rendre des comptes, et utilisant les technologies scientifiques les plus modernes (comme l’analyse ADN) pour garantir l’intégrité des produits.
Ce qui se passe aujourd’hui sur le marché du « Halal » en Belgique est une insulte directe à la religion, une exploitation éhontée de la confiance des consommateurs et une menace réelle pour la santé publique. Se taire face à cette manipulation, c’est y participer ; la dénoncer et œuvrer pour y mettre fin est un devoir religieux, légal et humain.