Édité par Dr Haydarti & notre Bénévole Lhoucine BENLAIL Directeur DiplomaticNews
.Par Syed Zafar Mehdi « Soyez en colère et mourez de colère », a tweeté jeudi matin le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanaani, qui s’en est pris à son homologue américain Vedant Patel, utilisant un célèbre proverbe persan.Lors d’un point de presse mercredi 3 mai à Washington Patel a prétendu que « l’approfondissement des liens » entre Téhéran et Damas « devrait être une grande préoccupation », non seulement pour les États-Unis et leurs alliés, mais pour le monde.« La colère d’un régime pervers, qui a été vaincu en Syrie et dans toute la région par l’Iran et l’Axe de la Résistance, et qui doit mettre fin à sa présence en Syrie, est naturelle », a écrit Kanaani dans un tweet, en réaction aux allégations de Patel.Pourquoi les Américains sont irrités par la visite du président Ebrahim Raïssi en Syrie ?La réponse en est simple : le complexe militaro-industriel américain a essuyé un échec cuisant en Syrie après des années à soutenir des groupes terroristes et des mercenaires dans le but de renverser le président syrien, Bachar Assad.Mercredi, alors que le président Raïssi atterrissait à Damas, 13 ans après la dernière visite d’un président iranien dans ce pays, il est allé directement rencontrer son homologue syrien.Assad n’est pas sorti d’un trou souterrain comme Saddam Hussein ni n’a été tiré d’un tuyau d’évacuation comme Mouammar Kadhafi. Il a accueilli son homologue iranien dans son magnifique palais présidentiel.Contrairement à Saddam et Kadhafi, lâché par leurs « alliés » occidentaux, Assad bénéficiait du soutien de l’Iran et de l’Axe de la Résistance alors qu’il s’opposait aux puissances occidentales et à leurs mercenaires.L’Iran ne trahit pas ses amis et alliés, ce qu’a également souligné Assad mercredi.Au cours de leur rencontre, Assad a remercié Raïssi pour le soutien de l’Iran pendant la guerre. « Vous ne nous avez pas seulement apporté un soutien politique et économique, vous nous avez soutenus avec votre sang », a déclaré Assad.Le président Raïssi a répondu que la Syrie « a remporté la victoire malgré les menaces et les sanctions » parce qu’elle a résisté. Il a promis qu’aucun changement dans la région n’influencerait les relations entre l’Iran et la Syrie.Cela est considéré comme un coup dur pour les Américains parce qu’ils ont travaillé si dur et investi trop lourdement dans un projet conçu pour renverser le gouvernement Assad et installer un régime mercenaire, affilié à l’Occident.Les faucons de la Maison-Blanche n’ont toujours pas abandonné et vivent dans le déni de l’évolution de la dynamique géopolitique – les pays arabes, y compris les « alliés » des États-Unis, faisant la queue pour normaliser leurs liens avec la Syrie.Patel a déclaré aux journalistes mercredi que l’administration Biden avait « clairement » dit à ses partenaires et alliés dans la région qu’elle « ne soutenait pas la normalisation des liens avec Damas ».« Ceux qui s’engagent avec le gouvernement Assad “devraient réfléchir attentivement à la manière dont ces efforts répondent aux besoins du peuple syrien”, a dit le secrétaire d’État américain Antony Blinken mardi 2 mai à son homologue égyptien, Sameh Hassan Shoukry dont le pays envisage de normaliser avec la Syrie.Comme si les frappes aériennes américaines et le pillage des ressources aidaient les Syriens fatigués par la guerre.Le fait que les “alliés” arabes de Washington, dont l’Égypte, aient pris ces derniers mois une série de mesures visant à se rapprocher de la Syrie a provoqué l’ire de Blinken et de son chef.Il est prévu que les ministres iranien, turc, syrien et russe des Affaires étrangères se réunissent la semaine prochaine à Moscou pour faire avancer le processus de normalisation des relations diplomatiques complètes entre Damas et Ankara.On parle déjà de grandes économies du golfe Persique, dont l’Arabie saoudite, qui envisagent d’investir dans de grands projets d’infrastructure en Syrie, dans le cadre des efforts de reconstruction de ce pays ravagé par la guerre.L’Iran a déjà promis son aide au gouvernement de Bachar Assad alors qu’il se prépare à reconstruire ce pays dévasté par la guerre d’une décennie imposée par les États-Unis et leurs alliés.“La Syrie entre dans la phase de reconstruction et l’Iran se tiendra également aux côtés de la Syrie pendant cette phase”, a déclaré Kanaani lors de sa conférence de presse hebdomadaire le lundi, 1er mai.Mercredi la signature d’une série d’accords de coopération, dont un pacte stratégique à long terme, entre Téhéran et Damas a irrité Washington.Lors de sa rencontre avec Assad mercredi 3 mai, le président Raïssi a rappelé les efforts inlassables du général de corps de l’armée Qassem Soleimani afin de libérer la Syrie du joug du groupe terroriste Daech.“Les relations irano-syriennes sont liées au sang de nos chers martyrs, en particulier le martyr Haj Qassem Soleimani, et ce nom est le symbole de la stabilité et de la force des relations entre les deux pays”, a souligné le président iranien, lors d’un tête-à-tête avec Bachar Assad. “Tout comme la République islamique s’est tenue aux côtés du gouvernement et de la nation syriens dans la lutte contre le terrorisme, elle se tiendra également aux côtés de ses frères syriens dans le domaine du développement et du progrès”, a-t-il poursuivi.Ces propos, cette fraternité et cette amitié sont une source d’inquiétude pour les États-Unis et leurs alliés, ainsi que pour le régime israélien et les groupes de mercenaires qu’ils soutiennent en Syrie depuis 2011.Voilà les raisons pour lesquelles les Américains sont en colère et ont toutes les raisons de l’être.Syed Zafar Mehdi est un journaliste, éditeur et blogueur basé à Téhéran. Il a réalisé de nombreux reportages sur le Cachemire, l’Inde, le Pakistan, l’Afghanistan et l’Iran pour des publications de premier plan dans le monde entier.