
Édité par notre Bénévole Lhoucine BENLAIL Directeur Officiel Diplomaticnews.net
Par Lhoucine BENLAIL – Diplomatic News
Depuis que le terme « terrorisme » a été introduit dans le discours politique mondial, il est devenu un outil flexible, aiguisé selon les besoins. Invoqué pour justifier l’ingérence dans les affaires d’autrui, il est ignoré lorsque des crimes sont commis sous les yeux et les oreilles de l’Occident. Ce « monstre » des temps modernes est manœuvré par les fils des intérêts, non par les principes de justice, et dirigé vers des ennemis désignés tandis que d’autres échappent à toute responsabilité. Dans la pratique, le terrorisme n’est pas un concept fixe, mais plutôt une arme de propagande utilisée avec une sélectivité flagrante, dictée par des calculs de puissance et non par des balances morales.
Prenons la guerre en Irak en 2003, menée sous le prétexte d’éliminer des armes de destruction massive qui n’existaient pas. Ce mensonge, inventé par des politiciens et des services secrets, a servi à légitimer une invasion qui a détruit un pays entier, tué des centaines de milliers de personnes et déplacé des millions. Pourtant, aucun des architectes de cette tromperie n’a été jugé ; certains sont même encore présentés comme des « experts » en affaires internationales. Les victimes irakiennes, elles, ne sont plus que des chiffres dans des rapports oubliés, tandis que leur pays est devenu un terrain de rivalités régionales et internationales. N’est-ce pas là du terrorisme organisé ? Ces planificateurs de la catastrophe ne méritent-ils pas de comparaître devant la justice mondiale ?
Aujourd’hui, une panique est entretenue autour du « terrorisme islamique », tandis que le terrorisme d’État pratiqué par des puissances majeures et leurs alliés est ignoré. Comment un système médiatique peut-il qualifier la résistance palestinienne à l’occupation de « terrorisme », tout en justifiant les bombardements de civils à Gaza au nom de la « légitime défense » ? Comment le droit international peut-il rester sourd aux cris des Yéménites sous les frappes saoudiennes soutenues par l’Occident, tout en agissant avec rapidité lorsque les victimes sont occidentales ? Cette duplicité prouve que le « terrorisme » dans la politique mondiale n’est qu’un instrument pour renforcer l’hégémonie, non pour servir la justice.
Ces doubles standards ne se limitent pas à la scène internationale ; ils s’étendent aussi aux sociétés occidentales. Alors que l’Europe prétend défendre les « valeurs libérales », elle adopte des lois ciblant spécifiquement les musulmans. Le voile est interdit dans les écoles au nom de la « laïcité », les mosquées sont surveillées sous couvert de « lutte contre l’extrémisme », et les enfants musulmans sont interrogés sur « leur opinion concernant Daech » comme si le terrorisme faisait partie de leur dogme. Ces pratiques révèlent une réalité : le « terrorisme » n’est ici qu’un prétexte pour alimenter l’islamophobie et justifier des politiques répressives.
Pire encore, la « lutte contre le terrorisme » est devenue une industrie mondiale générant des centaines milliards. Les entreprises d’armement vendent des outils de mort à tous, les grandes puissances marchandent la peur pour augmenter leurs budgets militaires, et les médias attisent la haine pour faire de l’audimat. Dans ce cercle vicieux, les seuls gagnants sont ceux qui sèment le chaos et récoltent des profits. Les victimes, qu’il s’agisse des civils irakiens, des Palestiniens sous occupation ou des musulmans stigmatisés en Occident, ne sont que du carburant pour cette machine impitoyable.
Quand comprendrons-nous que le « vrai terrorisme » ne réside ni dans une religion ni dans une ethnie, mais dans ces systèmes qui sèment la mort puis se présentent comme des sauveurs ? Quand admettra-t-on que le plus grand danger ne vient pas du « monstre » utilisé pour nous effrayer, mais de ceux qui tirent ses ficelles ?
La solution ne réside pas dans davantage de guerres ou de répression, mais dans une justice impartiale. Dans le jugement de tous les criminels de guerre, quelle que soit leur nationalité. Dans des médias qui ne transforment pas les conflits en spectacles sanglants pour vendre de la publicité. Dans des politiques étrangères fondées sur le respect des peuples, non sur le pillage de leurs ressources. Ce n’est qu’ainsi que nous briserons le mythe du « monstre » et découvrirons que le vrai danger est le système mondial qui l’a créé.