16 May 2024

Édité par notre Bénévole Lhoucine BENLAIL Directeur Officiel Diplomaticnews.net

Source :Le Soir

La Fédération Wallonie-Bruxelles a mené tambour battant une série de réformes. A quelques exceptions près, ce fut un des gouvernements les plus assidus et les plus discrets. Jusqu’à la crise du décret Paysage intervenue fin mars… 

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Pour le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles il y a un avant et un après-27 mars. 27 mars ? Alors que Le Soir vient de mettre le doigt sur le sort qui attend quelques centaines ou milliers d’étudiants en septembre prochain, le président d’Ecolo, Jean-Marc Nollet, brandit la menace d’une majorité alternative. Dans l’heure, le PS suit la même ligne… Pour mémoire, on parle d’étudiants coincés entre les anciennes et les nouvelles règles sur l’organisation des études. On parle aussi d’étudiants victimes collatérales du covid. Poussés dans le dos par le PTB, les deux partis de gauche mettent la barre très haut : plutôt que de chercher une solution pour ces cas particuliers, ils réclament un moratoire généralisé sur les règles de finançabilité. En deux mots comme en cent, ils remettent en cause un décret qu’ils ont eux-mêmes voté en 2021 et exigent du MR un alignement sur cette position. « Chantage, électoralisme, irresponsabilité, déloyauté »… Le MR tire à boulets rouges, accuse ses partenaires. Le 16 avril, l’affaire est consommée. La gauche engrange les voix de l’extrême gauche pour parvenir à ses fins. « Il n’y a plus de gouvernement », annonce Georges-Louis Bouchez… En réalité, il y a toujours un gouvernement mais il ne gère plus que les affaires courantes. Tout avait pourtant bien commencé à l’automne 2019 dans ce petit club fermé de cinq ministres chargés d’administrer l’enseignement, la culture, les bâtiments scolaires, la petite enfance, les maisons de justice, l’aide à la jeunesse… Pierre- Yves, Fredo, Caro, Valérie et Bénédicte sont « à tu et à toi ». Ensemble, ils gèrent 14 milliards d’euros dont la moitié rien que pour payer les salaires des profs. Un gros paquet d’argent, mais les marges de manœuvre sont étroites. L’épreuve covid viendra plutôt souder l’équipe, chacun mettant à profit ses compétences, qui pour soutenir les artistes, qui pour fermer ou ouvrir les écoles, qui pour organiser l’enseignement à distance, qui pour rénover en urgence des sanitaires scolaires dans un état pitoyable… Soudée, l’équipe le sera également quand il s’agira d’avancer sur le Pacte pour un enseignement d’excellence, « le » dossier de la législature. On verra bien le MR y ajouter une petite touche de bleu mais, globalement, la réforme systémique portée sur les fonts baptismaux par la majorité précédente reste sur les rails. Les cinq n’ont évidemment pas échappé aux sujets clivants – rythmes scolaires, évaluation des profs, réforme du décret Paysage, concours de médecine… – mais, à force de discussions sérieuses – rarement houleuses –, ils ont fait le job. Job dont l’essentiel était écrit dans la déclaration de politique communautaire. Quitte, il faut le préciser, à vivre au-dessus de ses moyens. Quand on emprunte chaque année plus d’un milliard pour vivre au quotidien, on creuse chaque jour un peu plus le gouffre de la dette. A ce sujet, il n’y a guère que le MR qui s’en est de temps en temps ému mais, dominé par le PS, il a chaque fois écrasé… Bref un gouvernement tranquille avec ses personnalités fortes, ses crises, ses bonnes résolutions. Sa capacité aussi à pactiser avec l’enseignement libre dans les dossiers qui touchent à enseignement. Un gouvernement à peine perturbé, au final, par la grosse bagarre du printemps 2023 sur l’ouverture d’un master en médecine à Mons. Un gouvernement qui a tenu jusqu’au bout, discrètement mais sûrement, quatre ans, six mois et 25 jours… avant de tomber lamentablement sur un dossier dont le 9 juin nous dira si le jeu en valait réellement la chandelle.

► De quel parti êtes-vous le plus proche ? Faites le test ! Pour aider les électeurs et les électrices à y voir plus clair, Le Soir a mis en place un test électoral, en collaboration avec l’ULB. Retrouvez son mode de fonctionnement ici (https://www.lesoir.be/578803/article/2024-04-04/faites-le-test-electoral-de- quels-partis-vous-rapprochez-vous-le-plus)

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Après la classe fédérale, samedi dernier, c’est au tour des classes fédérées de recevoir leurs bulletins, juste avant les vacances. Elaborés selon les mêmes règles et principes. Pour rappel, voilà plusieurs législatures que la rédaction du Soir décerne des cotes aux ministres sortants. Fallait-il le faire cette fois encore ? Oui, avons-nous estimé, l’exercice valant bilan d’un gouvernement, et de ses membres. De quoi vérifier ce que sont devenues les belles promesses (des accords de coalition). Des points ou des évaluations ? Là aussi, le débat, interne, a eu lieu : des notes chiffrées. Avec comme repère le 60/100 (la « satisfaction » des étudiants) pour les ministres s’étant acquittés honorablement de leur tâche. Les meilleurs de la classe raflent des 70/100 (les exceptionnels auraient droit à un 80/100 mais nous n’avons pas décerné de grande dis’ cette année, pas plus, d’ailleurs, que lors des éditions précédentes). Une évaluation entre 50 et 60 traduit un « peut mieux faire ». En dessous, la prestation n’est, à l’évidence, pas satisfaisante. Ces cotes sont attribuées en fonction de cinq critères, pondérés. Dans la balance, c’est le respect de l’accord de gouvernement qui pèse le plus (il y a 40 points à gagner). Certains ministres avaient une longue liste de projets à concrétiser (Christie Morreale), d’autres une mission plus vague (Barbara Trachte) ou un portefeuille peu doté (Valérie De Bue)… Nous n’avons pas adapté la cote selon la charge de travail mais jugé chacun(e) à l’aune de sa feuille de route. Forcément, une législature est aussi faite d’imprévus. Ils furent nombreux : une pandémie, des inondations en Wallonie, une guerre, une flambée des prix de l’énergie (et puis de tous les autres). Tous les membres des gouvernements ont été touchés, à des degrés divers, dans leurs compétences… Leur gestion de ces crises est évaluée sur 20 points. Faire de la politique, c’est gérer le quotidien mais, idéalement aussi, œuvrer pour le long terme ; cette capacité à penser au- delà de la législature est cotée sur dix points, tout comme la faculté de nouer des compromis, clés d’accords et réformes en Belgique.

Les vice-présidents des exécutifs ont par ailleurs droit à un « traitement de faveur », ils sont évalués doublement : pour la gestion des compétences dont ils ont la charge, mais aussi pour leur rôle de représentant de leur parti au sein de l’équipe. Enfin, la communication peut rapporter 20 points : il s’agit ici de mesurer les talents pédagogiques, l’exigence de transparence, la loyauté envers les partenaires. Les effets d’annonce et petites phrases assassines ne sont pas récompensés, au contraire de la capacité à aller expliquer et défendre ses politiques devant les citoyens avec un bonus pour celles et ceux qui s’aventurent sur le terrain, à la rencontre directe de la population, même en terre adverse – telle Céline Tellier devant les agriculteurs en colère. A Bruxelles, la cote vaut 15 points, avec cinq points bonus à grappiller selon le niveau de connaissance des deux langues de la Région. A noter que nous n’avons évalué que les ministres qui, à ce jour, exercent leur fonction depuis au moins douze mois. Ce qui exclut dès lors Françoise Bertieaux et Ans Persoons du bulletin. Une fois toutes les évaluations établies en amont, elles ont fait, comme au fédéral, l’objet d’une délibération entre journalistes. Plus de six heures durant, les notes ont été débattues, soupesées, questionnées… Voici le fruit de ce travail collectif. Que nous nous sommes efforcés de réaliser le plus objectivement possible. ► De quel parti êtes-vous le plus proche ? Faites le test ! Pour aider les électeurs et les électrices à y voir plus clair, Le Soir a mis en place un test électoral, en collaboration avec l’ULB. Retrouvez son mode de fonctionnement ici (https://www.lesoir.be/578803/article/2024-04-04/faites-le-test-electoral-de- quels-partis-vous-rapprochez-vous-le-plus)

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