
Edité par notre Bénévole Lhoucine BENLAIL Directeur Officiel Diplomaticnews.net et le chef de la rédaction ALY BAKKALI

Bruxelles , avril 2025 – L’arrestation de Mahdieh Esfandiari, une ressortissante iranienne résidant en France, suscite une vive réaction diplomatique et relance le débat sur les limites de la liberté d’expression dans un contexte de guerre au Proche-Orient.
Installée à Lyon depuis huit ans, diplômée en langue française, Mahdieh Esfandiari, 35 ans, a été mise en examen et incarcérée en détention provisoire pour apologie du terrorisme. Cette arrestation fait suite à une enquête ouverte en novembre 2024 par le pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH), après un signalement du ministère de l’Intérieur. En cause : des publications sur le réseau Telegram qui auraient, selon les autorités françaises, fait “l’apologie des attentats du 7 octobre 2023 en Israël”, provoqué “à des actes de terrorisme” et proféré “des injures à caractère antisémite”.
Parmi les chefs d’accusation retenus : apologie publique du terrorisme en ligne, provocation au terrorisme, injures liées à l’origine ou la religion, et refus de déverrouiller l’accès à ses comptes X (ex-Twitter) et Telegram.
Une arrestation dans un climat tendu
Ce que certains considèrent comme des appels à la paix ou à la justice, est de plus en plus perçu par d’autres, dans le contexte actuel, comme des actes de soutien au terrorisme. En France, demander un cessez-le-feu à Gaza ou qualifier les opérations militaires israéliennes de “génocide” peut être interprété, selon les autorités, comme une apologie indirecte du Hamas ou d’autres groupes désignés comme terroristes.
Ce cadre légal strict suscite l’inquiétude de nombreux défenseurs des droits humains, qui craignent une criminalisation de la parole militante ou politique.
Réactions de l’Iran
Alertée par la disparition de sa ressortissante, la famille de Mahdieh Esfandiari a contacté les autorités iraniennes début mars. Téhéran a réagi officiellement par l’intermédiaire du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Esmaeil Baghaei, en déclarant :
“Nous espérons que le gouvernement français donnera au plus vite accès à ce dossier et clarifiera les raisons de l’arrestation de cette citoyenne iranienne. »
L’Iran, souvent accusé par les ONG et les chancelleries occidentales d’utiliser les détenus étrangers comme monnaie d’échange diplomatique, pourrait cette fois inverser les rôles, en mettant la lumière sur les contradictions occidentales en matière de libertés fondamentales.
Liberté d’expression ou sécurité nationale ?
L’affaire Esfandiari soulève une question délicate en démocratie : où placer la ligne rouge entre liberté d’expression et sécurité nationale ? Si les autorités françaises affirment lutter contre la propagande extrémiste, plusieurs voix dénoncent une dérive liberticide, particulièrement à l’encontre de voix critiques vis-à-vis d’Israël ou solidaires des populations palestiniennes.
Alors que la guerre à Gaza continue de faire rage et que les tensions communautaires s’intensifient en Europe, le cas de Mahdieh Esfandiari s’annonce comme un test politique et juridique, à l’intersection de la géopolitique, du droit et des droits humains.